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Le peintre comme un augure qui dans la tache colorée, la matière, trouve le sens de sa praxis?
Débarrassés que nous sommes de l'utopie d'une pureté abstraite et éloignée de l'héritage de la peinture humaniste.
Que nous reste- t-il? Peut-être, la suggestion de Léonard de Vinci conseillant à un jeune peintre
d'aller observer les diverses tâches qui souillent les murs.
 Il y voit un excellent moyen d'exercer l'imaginaire et l'invention du peintre
tout comme Mi-fou, célèbre lettré Chinois le proposait, à travers sa collection de pierres aux configurations singulières.
Tout un chacun à un jour observé ces tablettes de marbres et leurs lignes suggestives.
Pourquoi Lascaux nous trouble-t-il toujours,
alors que nous avons perdu le sens de ces représentations d'animaux et de figures géométriques.
Sans doute parce qu'elle nous montre dès les origines que l'acte de peindre met en jeu un support,
une tache colorée, une ligne et un sens.
Ce ou ces sens disparus ou obsolètes, ne nous laisse que l'image du peintre,
lecteur et interprète de la tache, l'histoire, la culture vont donner de multiples formes
 à celle-ci, constituée de pigments soufflés sur la paroi:
de l'auroch au cardinal jusqu'à la tristesse du roi de Matisse...
Le peintre est peut-être celui qui dans la trituration de la tache est capable de manifester un certain état
de la couleur, de la matière, de la forme, faisant sens,
pour lui acteur, ainsi que pour le spectateur.
Ensemble de stimuli visuels proposant à l'inconscient,
à l'imaginaire, à une certaine représentation du monde,
un terrain fertile à l'incarnation de ces concepts et sensations intangibles.


Eric Frédoué